Capital-investissement : quelle définition pour ce placement ?
Le capital-investissement représente la prise de participation dans des sociétés non cotées en Bourse. Il peut s’agir de Petites Moyennes Entreprises (PME) ou d’Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI). Ces dernières, à travers le capital-investissement, bénéficient de fonds qui leur permettent de financer leur démarrage, leur développement et leur transmission. Les sommes injectées peuvent également leur servir lorsqu’elle rencontre des difficultés.
Vous l’aurez compris, le capital investissement peut intervenir à tout moment dans l’existence d’une société. C’est pour cette raison qu’il existe différentes formes de capital-investissement :
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le capital-risque qui permet d’investir dans de jeunes sociétés prometteuses en phase de démarrage ;
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le capital-développement qui permet de financer des entreprises en pleine croissance ;
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le capital-transmission qui permet de financer des entreprises en cours de cession ;
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le capital retournement qui permet de financer des entreprises qui rencontrent des difficultés financières.
Investir dans le capital-investissement : quels sont les fonds disponibles ?
FCPR, FCPI, FIP
Il est possible d’investir dans ces sociétés non cotées grâce à trois types de fonds de capital-investissement :
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les Fonds Communs de Placement à Risque (FCPR) qui sont investis en titres d’entreprises non cotées en bourse à hauteur de minimum 50 % ;
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les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) qui sont investis dans des titres de sociétés innovantes non cotées en bourse à hauteur de 60 % minimum. Une société est dite innovante lorsqu’elle consacre une partie de son chiffre d’affaires à la recherche et au développement ;
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les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) qui sont investis dans des PME nationales ou régionales non cotées en bourse à hauteur de 60 % minimum.
Investir dans l’un de ces fonds peut permettre à l’investisseur de bénéficier de certains avantages fiscaux. En l’occurrence, en investissant dans un FCPR, il peut profiter d’une exonération d’impôt sur le revenu sur les plus-values générées à la sortie. En investissant dans un FCPI ou un FIP, l’investisseur peut profiter d’une réduction d’impôt sur le revenu allant de 18 à 30 % des montants investis par le fonds. En revanche, pour en bénéficier, il doit respecter certaines conditions. L’une d’entre elles étant de conserver les titres au minimum pendant 5 ans.
Le cycle de vie d’un fonds de capital-investissement
Chaque fond peut prévoir une ou plusieurs périodes de souscription. En dehors de ces dates, il n’est pas possible de souscrire des parts du fonds de plus pratique. Une fois les fonds récoltés, la société de gestion se met à la recherche d’entreprises potentiellement intéressantes dans lesquelles investir. Une fois les sociétés sélectionnées, elle injecte les fonds et assure le suivi de l’investissement pour le compte du fonds.
Dans certains cas, les sociétés de gestion réalisent une préliquidation. Cette étape est facultative, mais lorsqu’elle intervient, la société de gestion commence à céder les parts de participation et à distribuer les premiers revenus. Enfin, lors de la phase de dissolution, la société de gestion met un terme à la vie du fond. Arrive alors la période de liquidation. La société de gestion liquide les dernières participations du fonds et partage les éventuelles plus-values entre les investisseurs.
Les avantages du capital-investissement
Investir dans le capital investissement présente certains avantages. En l’occurrence, il s’agit d’un placement rationnel qui permet aux investisseurs d’investir dans l’économie réelle. Les fonds sont injectés dans des entreprises bien spécifiques, leur permettant de se développer correctement et de générer de la valeur sur le territoire. Autre avantage, comme expliqué précédemment en investissant dans un fonds de Private Equity, l’investisseur peut profiter de certains avantages fiscaux intéressants.
Par ailleurs, la pratique peut être rentable. Selon France Invest, sur 10 ans, les performances du Private Equity se sont maintenues à 14,5 % à fin 2021. Elles étaient de 11,1 % à fin 2020. Ces résultats sont bien supérieurs au rendement d’autres classes d’actifs comme les SCPI ou l’investissement immobilier notamment. Sur le long terme, le capital investissement affiche une bonne résistance aux crises et parvient à maintenir des performances robustes.
Enfin, investir dans le capital investissement peut-être intéressant pour les investisseurs qui disposent déjà d’un patrimoine financier varié. En misant sur le Private Equity, il diversifie encore davantage leur portefeuille d’actifs maximisant ainsi leurs gains tout en lissant les risques.
Investir dans le capital-investissement : un placement risqué ?
Un risque de perte en capital élevé
Malgré tous les atouts que comporte le placement, le capital investissement n’est pas dénué de risque. Le placement est même très risqué si l’on compare à d’autres classes d’actifs (assurance vie, immobilier, PEA, etc.). En effet, il existe un risque accru de perte totale ou partielle du capital.
Par ailleurs, les gains ne sont jamais garantis. Les perspectives de développement des sociétés dans lesquelles les fonds sont investis restent incertaines. Il peut arriver que ces sociétés fassent faillite. Auquel cas, l’investisseur peut perdre sa mise. Notez, par ailleurs, que les PME et ETI sont souvent plus vulnérables que les entreprises cotées en Bourse.
Le capital-investissement est un placement très peu liquide
Par ailleurs, le capital-investissement est un placement qui s’envisage sur le long terme, soit une période pouvant aller entre 5 et 10 ans. Il faut, en effet, laisser suffisamment de temps aux entreprises pour qu’elles aient l’opportunité de créer de la valeur.
L’investissement est également très peu liquide. Il est quasiment impossible de récupérer ses fonds avant la fin de la durée de vie du fonds. Il n’existe pas non plus de marché secondaire sur lequel revendre les titres. L’investisseur doit donc être conscient que l’argent qu’il s’apprête à placer ne sera pas disponible à court ou moyen terme.
Des frais potentiellement élevés
Investir dans le capital investissement s’accompagne d’un certain nombre de frais potentiellement élevés. Ces frais tendent à couvrir les services de la société de gestion qui assure la bonne gestion du fonds durant toute sa durée de vie. Leur taux varie selon les sociétés de gestion ainsi que selon la période d’investissement.
Dans la grande majorité des cas, l’investisseur devra régler :
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des frais de souscription qui peuvent être négociables ;
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des frais de constitution du fonds, facturés lors de la création du fonds ;
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des frais de fonctionnement et de gestion du fonds ;
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des honoraires de transaction ;
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éventuellement des frais de sortie.