En ouvrant un PER pour préparer sa retraite, l’épargnant peut opter pour différents modes de gestion de son contrat. Ce dernier peut opter pour la gestion libre, la gestion profilée ou la gestion pilotée de son plan. En se tournant vers la gestion libre, l’épargnant a la responsabilité totale de la gestion de son PER. Il dispose d’une grande flexibilité et peut choisir librement les supports d’investissement dans lesquels il souhaite placer son épargne. À contrario, en optant pour la gestion pilotée (ou gestion pilotée à horizon), l’épargnant délègue entièrement la gestion de son PER à des experts financiers. Ces professionnels se chargent de prendre les décisions d’investissement en fonction du profil d’investisseur de l’épargnant, de ses objectifs de retraite et de son âge. Enfin, la gestion profilée est à mi-chemin entre la gestion libre et la gestion pilotée. Qu’est-ce que la gestion pilotée d’un PER ? Toutes les réponses à travers le guide suivant.
Les différents modes de gestion du PER
On recense trois modes de gestion du PER :
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la gestion libre ;
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la gestion profilée ;
-
la gestion pilotée à horizon.
La gestion libre
Avec la gestion libre, l’épargnant a la responsabilité totale de la gestion de son PER. Il peut choisir librement les supports d’investissement dans lesquels il souhaite placer son épargne. Il peut ainsi personnaliser son portefeuille en fonction de ses propres objectifs de retraite et de son profil d’investisseur.
Néanmoins, la gestion libre implique de s’y connaître un minimum en matière de placement financier et d’être capable de surveiller régulièrement les marchés pour prendre les bonnes décisions au bon moment.
La gestion pilotée à horizon
La gestion pilotée à horizon est une approche de gestion qui tient en compte de l’âge de l’épargnant et de son profil de risque. Avec la gestion pilotée, l’épargnant a la possibilité de déléguer intégralement la gestion de son Plan d’Épargne Retraite (PER) à des experts financiers compétents. Ces derniers prennent en charge la gestion de l’épargne du souscripteur et ajustent progressivement la répartition des actifs en fonction de l’approche de la retraite.
L’objectif est de réduire progressivement le niveau de risque pour préserver les gains et minimiser les pertes. À contrario, à l’ouverture du contrat, la stratégie adoptée est plus dynamique.
La gestion profilée (ou gestion conseillée)
La gestion profilée (ou gestion conseillée selon les prestataires de PER) combine une certaine autonomie de l’épargnant avec des conseils personnalisés fournis par des experts financiers. La gestion conseillée offre une approche plus personnalisée tout en laissant une certaine flexibilité à l’épargnant dans la prise de décision.
En effet, avec ce mode de gestion, l’épargnant prend les décisions d’investissement, mais il bénéficie de recommandations et de conseils de la part de professionnels. Ces conseils peuvent être basés sur son profil d’investisseur, ses objectifs de retraite et les conditions du marché.
PER & gestion pilotée à horizon : une option choisie par défaut
Lorsqu’un épargnant souscrit à un Plan d’Épargne Retraite (PER), sauf indication contraire de sa part, la gestion des fonds versés est généralement effectuée selon le principe de la gestion pilotée.
Avec la gestion pilotée, le gestionnaire de PER doit respecter certaines obligations. En l’occurrence, à l’ouverture du contrat, il est tenu de fournir à l’épargnant des informations détaillées sur les caractéristiques du plan, son mode de gestion et sa fiscalité. Puis, annuellement, l’organisme doit transmettre certaines informations relatives au contrat :
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évolution du compte ;
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performance financière des investissements ;
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frais prélevés ;
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conditions de transfert du plan.
Il convient, cependant, de rappeler que la gestion pilotée à horizon implique un certain risque. En effet, ce mode de gestion n’assure pas la garantie ni la protection du capital.
Gestion pilotée à horizon, âge de départ à la retraite, profil de risque
La gestion pilotée à horizon est une approche de gestion du Plan d’Épargne Retraite (PER) qui tient compte de la date de départ à la retraite de l’épargnant et de son profil de risque. Elle vise à ajuster progressivement la répartition des actifs de l’épargne en fonction de ces éléments.
L’âge de départ à la retraite
L’âge de départ à la retraite est un facteur clé dans la gestion pilotée à horizon. Plus l’épargnant est loin de son départ à la retraite, plus son horizon de placement est long.
C’est pourquoi les experts financiers peuvent privilégier des investissements plus risqués, tels que des actions, qui ont le potentiel de générer des rendements plus élevés à long terme, même si cela peut entraîner une plus grande volatilité à court terme. En effet, dans ce cas de figure, l’épargnant dispose davantage de temps pour lisser les potentielles pertes des éventuelles fluctuations du marché.
À mesure que l’épargnant se rapproche de sa date de départ à la retraite, son horizon de placement diminue. Dès lors, les experts tendent à réduire progressivement l’exposition aux actifs plus risqués et à augmenter celle aux actifs moins risqués (obligations, placements monétaires, etc.).
L’objectif, à ce stade, est de préserver les gains accumulés et de minimiser les risques liés aux fluctuations des marchés financiers à un moment où l’épargnant se prépare à entrer dans une phase de retrait progressif de son épargne.
Le profil de risque
Le profil de risque de l’épargnant joue également un rôle important dans la gestion pilotée à horizon. Et pour cause, il détermine le niveau de tolérance de l’épargnant face aux fluctuations et aux pertes potentielles. Pour rappel, l’on recense trois principaux profils de risque :
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prudent, avec une faible aversion au risque ;
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équilibré, avec une aversion moyenne au risque ;
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dynamique, avec une aversion forte au risque.
Ainsi, un épargnant ayant un profil de risque plus élevé et une plus grande capacité à supporter les fluctuations du marché pourra conserver une proportion plus élevée d’actifs risqués, même à proximité de son départ à la retraite.
En revanche, un épargnant ayant un profil de risque plus prudent pourra voir une diminution plus rapide de son exposition aux actifs risqués au fur et à mesure qu’il approche de son départ à la retraite.
Déterminer son profil de risque est donc essentiel pour trouver un équilibre entre la recherche de rendements potentiels et la préservation du capital.
En France, l’indicateur de risque et de rendement est symbolisé par une échelle allant de 1 à 7. Il doit figurer sur le Document d’Information Clé (DIC) propre à chaque fonds.
Gestion pilotée du PER selon la réglementation
La loi Pacte de 2019, qui a introduit le PER, a établi des règles spécifiques concernant la gestion pilotée. Selon cette réglementation, les organismes gestionnaires doivent proposer une gestion pilotée qui tient compte de l’horizon de placement de l’épargnant et de son profil de risque selon une répartition bien précise. Elle précise quelle doit être la part minimum de l’épargne investie à faible risque selon l’encours du plan. Plus de détails à travers le tableau ci-dessous.
Durée restante avant le départ à la retraite de l’épargnant |
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Profil choisi |
Plus de 10 ans |
10 à 5 ans |
5 à 2 ans |
Moins de 2 ans |
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Prudent |
30 % |
60 % |
80 % |
90 % |
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Équilibré |
Pas de minimum exigé |
20 % |
50 % |
70 % |
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Dynamique |
Pas de minimum exigé |
Pas de minimum exigé |
30 % |
50 % |
Source : Autorité des Marchés Financiers (AMF)