Toujours plus d’apprentissage pour plus de performance
Les étraves de l’Ocean Fifty Inter Invest (ex-Solidaires en Peloton-ARSEP) ont retrouvé l’eau voilà quelques jours après plusieurs mois de chantier. Pendant cette période intensive, le multicoque a été entièrement déshabillé. L’équipe a entrepris le démontage de tous les systèmes à bord, comme l’accastillage, l’électronique, la mécanique, les winchs, etc. « Il ne restait plus que le composite, souligne Matthieu. Nous en avons profité pour revoir toute l’ergonomie en découpant entre autres le plancher afin de le rabaisser sur la coque centrale ou en découpant les meubles de winchs pour les déplacer à un endroit plus recentré dans le bateau. Nous avons également fabriqué une casquette pour se protéger complètement. L’ergonomie était une priorité, car la sécurité est essentielle pour l’apprentissage et la performance future, car notre objectif de l’année est avant tout la sécurité et la fiabilité. » Un travail minutieux qui a débuté en septembre 2023, en même temps que la préparation de Matthieu pour la Transat Jacques Vabre. Au défi entrepreneurial s’est ajouté celui de réaliser le chantier par eux-mêmes. Et Matthieu Perraut d’ajouter : « Nous l’avons fait principalement pour apprendre. Nous connaissons les process, nous avons les outillages, le réseau. Nous avons appris énormément de choses d’un point de vue technique et ça, c’était très important. De mon côté, j’avais plutôt une casquette de Team Manager, quant à Vincent Lancien, celle de Boat Captain, chef de chantier ».
L'Ocean Fifty Inter Invest baptisé par son parrain Marc Maupas sous l'oeil de Benoit Petit et Matthieu Peraut © Lou-Kévin Roquais
Une aventure collective
Mathilde Géron, épaule Matthieu dans le rôle de Team Manager, notamment dans la gestion de planning, la logistique, etc. Grâce à son profil de vice-championne du monde en 470 en 2012, elle amènera son expérience et intègrera l’équipage lors des Grand Prix. Au fil de ces derniers mois, l’équipe s’est étoffée, comptant désormais un noyau dur de six personnes, toutes polyvalentes, mais ayant néanmoins chacune leur spécialité dans différents domaines « Les années précédentes, nous faisions de la course au large entre nous de façon très sérieuse. Je suis à présent, devenu un véritable chef d’entreprise », explique Matthieu. Pour cela, le navigateur bénéficie de l’expérience et du soutien d’Inter Invest, discutant avec l'ensemble des collaborateurs du groupe, des défis de l’entreprenariat, de la gestion et de la prise de risque. Ils travaillent ensemble dans un climat de confiance. « Il s’agit là d’une de ses premières expériences en termes de management, confie Benoit Petit, Directeur Général d’Inter Invest. Une aventure que nous vivons avec lui aussi. Nous trouvons très intéressant, au vu du cœur d’activité de notre groupe, de l’accompagner. C’est là où l’histoire rejoint le cœur de métier d’Inter Invest. »
Cette nouvelle opportunité offre à Matthieu l’occasion d’explorer un autre support en course au large. « Lorsqu’il est venu nous présenter sa volonté d’évoluer en multicoque, dans une catégorie plus confidentielle, avec une classe de bateaux comportant un numerus clausus, cela nous a directement séduit, détaille Jérôme Devaud, Directeur Général Délégué d'Inter Invest. D’une part, car c’était aussi l’ambition du projet qui grandissait et à la fois l’envie d’évoluer sur une catégorie avec plus de visibilité, qui nous permettra d’émerger plus facilement en tant que marque. De plus, ce support permet de faire vivre des expériences incroyables à nos collaborateurs et clients, dont beaucoup sont passionnés par la voile. »
Benoit Petit, Matthieu Perrault et Marc Maupas © Lou-Kévin Roquais
Entre régates « inshore » et course au large
Dans les jours à venir, l’Ocean Fifty Inter Invest entamera ses entraînements en vue de la saison riche, comprenant une transatlantique en course, trois Grand Prix et une traversée de la Méditerranée. La première grande échéance sera à Saint-Malo, fin mai. Mais en amont, l’équipe se prépare pour la Yacht Club, une course organisée par le Yacht Club de la Baule. Ce format de 24 heures leur permettra d’affiner les derniers réglages. La saison 2024 se courra principalement en équipage, avec notamment la Route des Terre-Neuvas en août avant de viser les podiums et d’explorer de nouveaux défis tels que la Transat Jacques Vabre en double l’année suivante, puis le solitaire en 2026 lors de la treizième édition de la Route du Rhum.