Le cycle de vie d’un fonds de Private Equity suit un schéma bien particulier : période de souscription, période d’investissement, préliquidation, dissolution et enfin, liquidation. Ce n’est qu’à cette dernière étape que l’investisseur peut récupérer son capital, éventuellement additionné de plus-values. La sortie des titres doit répondre à des consignes bien spécifiques et respecter un cadre précis. Comment sortir d’un fonds de Private Equity ? Quels sont les modes de sortie possibles ? Toutes les réponses à travers le guide suivant.
Private Equity : un placement à long terme peu liquide
Les 5 grandes étapes du cycle de vie des fonds de Private Equity
Le cycle de vie des fonds de Private Equity suit cinq grandes périodes.
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La période de souscription. Durant ce délai, le fonds récolte les investissements des investisseurs. La période de souscription affiche généralement une date de début et une date de fin. En dehors de ce moment, il est impossible de souscrire des parts dans le fonds.
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La période d’investissement. La société de gestion, après avoir récolté les capitaux, se met à la recherche d’entreprises dynamiques dans lesquelles investir. Elle se tourne idéalement vers des sociétés qui présentent un potentiel économique. La société de gestion, en plus d’apporter son soutien financier, les accompagnera également au quotidien afin de les aider à se développer.
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La préliquidation. Cette étape est facultative. Lorsqu’elle est mise en place, elle vise à préparer la cession des entreprises qui ont bénéficié des fonds d’investissement. Durant la phase de liquidation, il peut arriver que la société de gestion cède quelques participations. En revanche, la société de gestion ne peut pas investir dans de nouvelles entreprises. Sa seule liberté est de réaliser des investissements complémentaires dans les sociétés qui composent déjà son portefeuille.
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La dissolution du fonds. Après une période donnée, la société de gestion peut éteindre le fonds en procédant à sa dissolution. Cette étape entraîne alors l’ouverture de la période de liquidation. Lors de la dissolution du fonds, les rachats de parts sont bloqués. En revanche, la société de gestion peut, si elle le souhaite, distribuer des revenus issus de la cession des sociétés en portefeuille aux investisseurs.
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La liquidation. Durant cette phase, la société de gestion vend les dernières participations du fonds. Elle rembourse alors les investisseurs et distribue les éventuelles plus-values enregistrées.
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Investissement en Private Equity : quelle liquidité ?
Ce cycle de vie s’étale sur plusieurs années (à minima 5 ans, mais parfois plus), c’est pourquoi le Private Equity est considéré comme un placement à long terme.
Les investisseurs doivent être prêts à conserver leurs parts pendant plusieurs années avant d’envisager une potentielle sortie de leurs titres, notamment s’ils investissent en direct ou par le biais d’un compte-titres.
Et pour cause, c’est uniquement lorsque la société de gestion procède à la liquidation du fonds (et donc à la revente des titres non cotés détenus) que l’investisseur peut récupérer son investissement. Avant cette période, sauf cas exceptionnel indiqué dans le règlement du fonds (invalidité, décès, etc.), l’investisseur est dans l’impossibilité de revendre ses actifs.
Notez, en revanche, que la procédure n’est pas la même s’il s’agit d’un investissement réalisé par le biais d’une assurance-vie. Dans ce cas, les titres ne sont pas détenus en direct, mais par le biais de l’assureur. C’est pourquoi il est ici possible de revendre ses parts en quelques jours seulement.
Méthodes de sortie en Private Equity : quelles sont-elles ?
Pour rappel, investir dans le Private Equity signifie acquérir des parts de sociétés non cotées en Bourse. Dans ce contexte, les stratégies de sortie diffèrent légèrement d’un investissement en actions traditionnel. Parmi les méthodes de sortie les plus couramment adoptées par les experts financiers, l’on retrouve :
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l’introduction en Bourse ;
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la cession à un industriel ;
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la cession à l’équipe de management ;
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la cession à un autre fonds d’investissement ;
Voyons cela plus en détail.
L’introduction en Bourse ou IPO (Initial Public Offering)
L’introduction en Bourse de l’entreprise présente dans le portefeuille de la société de gestion (ou IPO pour Initial Public Offering) est l’une des méthodes des sorties les plus connues dans le cadre du Private Equity.
En revanche, ce n’est pas la plus fréquente. S’introduire en Bourse lorsque l’on est une TPE ou une PME affiche, en effet, certaines complexités, des contraintes, mais aussi des coûts.
Cette opération consiste à mettre en vente les titres de la société sur un marché boursier. Concrètement, l’entreprise procède à une ouverture de son capital qui peut permettre aux investisseurs de bénéficier de liquidité pour leurs titres et de réaliser une potentielle plus-value.
La cession à un industriel
Le nombre de cessions à des industriels a atteint près de 1,9 million d’euros en 2022. Il s’agit de l’un des modes de sortie les plus courants en matière de capital-investissement.
Concrètement, la méthode consiste à permettre aux investisseurs de se désengager au profit d’un acquéreur œuvrant dans le même secteur d’activité (ou une activité connexe) que l’entreprise ayant initialement bénéficié des capitaux.
La cession à l’équipe de management ou MBO (Management Buy Out)
Moins fréquente, la cession à l’équipe de management (Management Buy Out ou MBO) fait aussi partie des types de sorties du Private Equity.
Le MBO intervient lorsqu’un membre de la direction de l’entreprise ou de l’équipe rachète l’entreprise. Agir ainsi leur permet de devenir les gestionnaires principaux de la société. La privatisation de la société leur offre la possibilité d’en assumer le contrôle total, de développer l’entreprise et de maximiser sa rentabilité.
Ce type de cession est souvent plus simple à gérer, puisque les repreneurs connaissent parfaitement la société et y ont déjà travaillé.
La cession à un autre fonds d’investissement ou LBO (Leveraged Buy Out)
La cession des titres au bénéfice d’un autre fonds d’investissement par le biais d’un Leveraged Buy Out secondaire (ou LBO secondaire) fait également partie des modalités de sortie fréquemment employées en matière de Private Equity. Cette manière de procéder permet à la société de gestion de bénéficier d’une liquidité instantanée.