Le dispositif Girardin est souvent prisé des contribuables qui ont à cœur de réduire leur imposition. Il attire également les investisseurs à la recherche de hautes performances. En effet, le rendement d’un investissement en Girardin peut atteindre entre 10 % et 14 % (selon le volet du Girardin choisi, le programme d’investissement dont il s’agit, etc.). La rentabilité du placement est, par ailleurs, quasi immédiate. Pour rappel, avec le dispositif de défiscalisation Girardin, l’investisseur profite d’une réduction d’impôt one shot. Cette dernière est valable en intégralité dès l’année suivante. Quel rendement espérer avec l’investissement Girardin ? Inter Invest vous dévoile quelques éléments de réponse à travers le guide suivant.
Loi Girardin : bref rappel du fonctionnement de ce dispositif de défiscalisation hors pair
Le dispositif Girardin a initialement été créé afin de soutenir le développement économique des départements et collectivités d’outre-mer (DOM-COM). Cette incitation fiscale offre, en parallèle, une réduction d’impôt one shot aux contribuables qui y prennent part.
Concrètement, le dispositif s’appuie sur un principe gagnant-gagnant :
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L’investisseur finance un matériel productif neuf, un matériel agricole ou la construction de logements sociaux dans les régions ultramarines (par le biais d’une société de portage) qui est ensuite mis en location auprès d’exploitants locaux.
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Grâce à ces investissements, les sociétés des DOM-COM peuvent bénéficier d’un soutien économique, développer leurs activités et générer de la valeur sur les territoires.
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En contrepartie de son investissement, l’investisseur profite d’une réduction d’impôt one shot.
La réduction d’impôt offerte dans le cadre du dispositif Girardin est valable dès l’année suivante et en intégralité. Contrairement à d’autres dispositifs de défiscalisation, elle n’est pas étalée sur plusieurs années.
Investissement Girardin : jusqu’à 14 % de rendement
Avec le dispositif Girardin, il est possible de profiter d’une réduction d’impôt supérieure à son apport. Le contribuable peut, en effet, obtenir un avantage fiscal pouvant atteindre entre 110 % et 114 % des sommes investies. Autrement dit, avec un investissement en Girardin, il est possible d’atteindre un rendement allant de 10 % à 14 % (pour une souscription à une offre groupée. L’investisseur récupère ainsi sa mise de départ additionnée de son rendement sous forme de réduction d’impôt.
Pour rappel, le montant de la réduction d’impôt offerte peut atteindre :
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jusqu’à 49 909 € avec un investissement en Girardin industriel de plein droit (projet inférieur à 250 000 €) ;
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jusqu’à 52 941 € avec un investissement en Girardin industriel avec agrément fiscal (projet supérieur à 250 000 €) ;
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jusqu’à 60 000 € avec un investissement en Girardin logement social.
Par ailleurs, dans le cas où la réduction d’impôt offerte serait supérieure au montant de l’impôt dû par le contribuable, ce dernier aurait la possibilité de le reporter sur les années suivantes (jusqu’à la fin de l’engagement).
Rendement du Girardin : mieux comprendre par l’exemple
Prenons l’exemple d’un célibataire au revenu net imposable commun de 300 000 € en 2023. Les simulations réalisées lui permettent d’estimer le montant de son impôt à payer en 2024 à environ 108 000 €.
Afin de limiter son imposition, ce dernier réalise une opération en Girardin logement social. Il effectue un apport d’un montant de 54 546 € dans un programme d’une rentabilité de 10 %. Ce placement lui permet d’obtenir un avantage fiscal de 60 000 € en 2024.
Plutôt que de payer 108 000 € d’impôt à l’administration fiscale, ce contribuable ne leur devra plus que 48 000 € (108 000 - 60 000). Ainsi, il aura réalisé, en parallèle, un gain fiscal direct de 5 454 €.
Outre le rendement intéressant, quels sont les autres avantages du dispositif Girardin ?
Le rendement attractif n’est pas le seul avantage du dispositif Girardin. En l’occurrence, il s’agit également d’un placement éthique et solidaire qui peut intéresser les investisseurs souhaitant donner plus de sens à leurs investissements.
Comme expliqué en introduction, en investissant par le biais du dispositif Girardin, le contribuable participe directement au développement des territoires d’outre-mer. Plus spécifiquement, il participe au financement des PME locales qui peuvent, grâce au matériel acquis, accroître leurs activités (et générer des emplois, notamment).
Dans le cadre du Girardin logement social, les investissements servent à limiter le déficit en logements sociaux dans les collectivités d’outre-mer. Sur ces territoires, la demande en logements sociaux est très élevée. Or, l’offre est si peu développée qu’il n’est pas possible d’y répondre. En réalisant un tel placement, l’investisseur permet aux foyers éligibles de se loger selon leurs moyens, sans être contraints de se tourner vers le parc immobilier privé.
Enfin, les programmes s’adressent à toutes les personnes majeures domiciliées en France. En revanche, ils avantagent tout particulièrement celles qui payent à minima 2 500 € d’impôt sur le revenu (ou 5 000 € pour le dispositif Girardin logement social).
Girardin : une spécificité à noter et des risques à considérer
Il est important de souligner que l’investissement en Girardin est un investissement à fonds perdu. Durant toute la période de mise en location du matériel financé, l’investisseur ne bénéficie d’aucun loyer. Au moment de la revente des biens, il ne profite pas non plus de plus-values. Le seul avantage qui ressort de ce placement est purement fiscal, avec une réduction d’impôt one shot pouvant atteindre des montants plus élevés que l’apport initial.
De la même manière, l’investissement en Girardin comporte un risque de perte du capital. En effet, ce placement implique que l’investisseur soit associé de la société de portage. En cas de faillite, ou si la société de portage agit de manière illégale, l’investisseur peut être tenu pour responsable et perdre la réduction d’impôt promise.
Par ailleurs, en cas de non-respect de toutes les contraintes légales imposées par la loi Girardin, l’administration fiscale peut requalifier l’opération. Auquel cas, l’investisseur peut perdre tout ou partie de l’avantage fiscal qui lui avait été accordé.
Pour éviter les risques, il convient donc de se rapprocher de monteurs en défiscalisation expérimentés et qui disposent d’un historique solide. Ces derniers doivent également disposer de l’ensemble des garanties nécessaires pour couvrir financièrement l’investisseur si cela était nécessaire.
Enfin, il est également important d’être en mesure d’avancer les fonds sans en avoir besoin pendant minimum un an. Pour rappel, pour un investissement en 2023, le versement de l’avantage fiscal intervient en 2024. Il ne faut donc pas avoir besoin de son apport entre la date d’investissement et le remboursement (qui intervient en général entre juillet et septembre).